Gauguin et les peintres de l'Ecole de Pont-Aven ont séjourné au Pouldu, dans le Finistère sud.
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Sur les traces des peintres du Pouldu

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Le bord de mer, la campagne verdoyante, les bords de rivières sauvages, tout est ici inspirant ! Les peintres qui ont initié l’Ecole de Pont-Aven ne s’y sont pas trompés pour croquer les paysages et leurs habitants à la fin du XIXème siècle. Paul Gauguin, Meyer de Haan, Paul Sérusier parmi tant d’autres ont mis en valeur la région dans leurs œuvres picturales.

Paul Gauguin, une star au Pouldu

C’est à l’automne 1889 que s’installent les premiers peintres dans l’auberge tenue par Marie Henry appelée “La buvette de la plage”. Paul Gauguin, Meyer de Haan, Paul Sérusier, puis Filiger viennent y chercher un lieu calme et préservé loin de la cohue qui règne à Pont-Aven

Le Pouldu n’est à l’époque qu’un petit coin reculé en bord de mer, peu visité par les riches bourgeois qui lui préfèrent des stations balnéaires bretonnes plus renommées. C’est un lieu propice à la création où le temps semble presque arrêté. Inspirés par les éléments et les habitants du Pouldu, les artistes vont notamment peindre pendant tout l’hiver les murs, plafonds, portes et vitres de la petite pension de Marie Henry. Un décor exceptionnel à la base d’un nouveau courant artistique : le synthétisme. Parmi les plus belles œuvres, on peut citer “L’oie” de Gauguin peinte à même le plâtre de la salle à manger.

Même s’il n’eut pas une telle reconnaissance de son vivant, Paul Gauguin est l’un des peintres français majeurs du XIXe siècle et l'un des plus importants précurseurs de l'art moderne.

Paul Gauguin a créé le synthétisme avec ses amis peintres au Pouldu.
Zoom : Marie Henry, une figure locale

Née dans la commune voisine de Moëlan-sur-Mer, Marie Henry (1859-1945) débute sa vie active à Paris en tant que domestique vers 1882. Elle s’installe au Pouldu en 1887 et démarre son activité à la Buvette de la Plage en 1888 dont elle devient propriétaire et patronne. C’est un terrain favorable à l’ouverture d’une auberge puisque nombreux et nombreuses sont les ramasseurs et ramasseuses de sables et de goémon, utilisés pour protéger les champs. Un repas, voir une chambre dans cette auberge permet de se reposer avant de commencer ce voyage de plusieurs heures.

Elle accueille les peintres de l’Ecole de Pont-Aven à l’automne 1889 jusqu’à l’automne 1890. L’un de ceux-ci, Meijer de Haan, sera son amant et dont elle aura une fille, Ida. Après leur départ, Marie Henry garde plusieurs oeuvres de Paul Gauguin afin de payer ses dettes. 

Elle vend sa Buvette en 1911 pour vivre à Kerfany, dans la commune qui l’a vu naître, avant de quitter définitivement la Bretagne en 1924 pour s'installer à Pierrefeu-du-Var jusqu’à sa mort en 1945.

La Maison Marie Henry, lieu de rencontre des grands peintres de Pont-Aven

Après le départ des artistes, les œuvres vont peu à peu être vendues et disséminées du Musée des Beaux-Arts de Quimper aux plus grands musées du monde. Après le départ de Meijer de Haan, Paul Gauguin et Paul Sérusier, Charles Filiger demeure seul à l’auberge. Il est le seul peintre présent durant les quatre années qui recouvrent le temps des peintres à l’auberge. C’est lui qui raconte l’histoire de cette École, une histoire qui continue de s’écrire sous les pinceaux d’Emile Bernard, Charles Laval, Maxime Maufra ou encore Pierre Bonnard qui fréquentent cette Buvette entre 1892 et 1893.

En 1893, à son départ de la Buvette, Marie Henry emporte également avec elle une partie des œuvres des peintres laissées derrière eux. L’auberge est vendue quelques années plus tard, changeant plusieurs fois de propriétaire et effaçant le passage de ses illustres clients. 

Aujourd’hui, la Maison de Marie Henry est devenue un commerce. Cependant, l’ambiance des peintres du Pouldu perdure grâce à la reconstitution à l’identique des lieux dans l’une des maisons voisines de la rue des Grands Sables : la Maison-Musée Gauguin. Vous y revivez l’ambiance d’une auberge de la fin du XIXème siècle grâce à des enregistrements sonores et la reconstitution d’une partie des œuvres peintes dans la maison d’origine. 

La visite est autonome mais des visites guidées sont proposées par l'équipe de la Maison-Musée. Très intéressantes, elles permettent d'aller plus loin dans l'histoire du lieu et de ses occupants.

  • La Maison-Musée Gauguin retrace l'histoire de Gauguin et ses amis au Pouldu, dans le Finistère sud.
  • Dans le jardin de la Maison-Musée Gauguin, des panneaux retracent l'histoire des peintres du Pouldu.
  • L'intérieur est une reconstitution de la Maison Marie Henry tel qu'elle était au XIXème sicèle.
  • Les ateliers pour enfants sont organisés pendant les vacances scolaires, dans la Maison-Musée Gauguin.

Le chemin des peintres, sur les traces de Gauguin

Une fois le contexte historique et artistique posé, il est temps de découvrir les lieux et paysages peints par ces artistes. 2 parcours s'offrent à nous : 2 km ou 5 km. Il faut compter une grosse demi-heure pour le premier et environ 1h45 pour le second.

En optant pour le 5 km, différents paysages s'offrent à vous, entre bord de mer, bord de rivière et sous-bois. Les 2 parcours débutent de la Maison-Musée Gauguin et empruntent le même chemin sur un peu plus d'1 km. A travers 19 panneaux tout neufs, intégrés dans le paysage et accessibles à tous (80 cm de hauteur), retrouvez les mêmes paysages que les peintres du XIXème siècle ont vu et peint.

Le Chemin des Peintres retrace l'histoire des peintres de Pont-Aven venu séjourner au Pouldu, en Finistère sud

Le parcours nous mène en bord de mer, le long des criques de Porgastel et Porsguerrec, jusqu'à la Laïta et son embouchure qui sépare Finistère et Morbihan. Arrivés à la ferme de Kerzellec, le parcours de 2 km retourne vers la Maison-Musée. Pour l'autre parcours, on descend jusqu'au port du Bas-Pouldu et sa magnifique vue sur la Laïta. On la suit pendant 1 km en remontant le cours de l'eau, avant de retourner vers le Pouldu par les chemins creux. Pour ceux qui veulent marcher encore plus longtemps, un tour jusqu'au site abbatial de Saint-Maurice (ajoutez 4 km à votre parcours quand même !).

Tous les panneaux se ressemblent, reconnaissables à leur couleur bleue nuit et de grands visuels des peintures réalisées il y a quelques 140 ans...

Le retour vers le Pouldu se fait par les petites routes où maisons de charme et ruelles tranquilles de cette belle station se succèdent.

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